''Je donne et je reçois''


''Je donne et je reçois''

L’Appel de la rencontre de l’Autre remonte à l’époque où on avait, les dimanches après-midi, des émissions de l’Unicef et Vision Mondiale. Je n’avais que 8-9 ans. Je pouvais passer des heures à regarder ces émissions attentivement, et, mon p’tit cœur d’enfant souhaitait juste être là, avec eux… Être avec. Voilà pourquoi je souhaite, du plus profond de mon cœur, devenir missionnaire laïque. La mission pour moi c’est un pont. Les missionnaires sont des constructeurs de ponts d’Amour entre différents pays, différentes cultures, religions, coutumes et valeurs…

C’est mon pays, ma province, ma région, ma famille, mes amis(es), ma culture, ma langue, et, les valeurs de l’Évangile qui rempliront mes valises. Aussi, à chaque fois, c’est enrichie de la culture et des valeurs de l’Autre que je reviendrai ici, chez-moi, partager mes richesses avec vous…

D'où le nom de ''Mission Boomerang''


Journal

2015-04-15

Pas capable...

Il n'y a pas à dire, je ne suis vraiment pas capable de tenir un journal. Pourtant, je voulais écrire et j'ai tant de choses à dire. Je savais que plus je m'engagerais dans la mission plus ce serait difficile de trouver le temps d'écrire mais pas à ce point. Il faut dire qu'écrire n'est vraiment pas mon ''dada''! 

Cela fait un peu d'un an que je suis venue écrire sur cette section de mon blog et, ce que je peux dire c'Est que la dernière année a été remplie à craquer de merveilleuses surprises, malgré les difficultés rencontrées. 

J'ai perdu Neema, suite au SIDA. J'ai su créer des contacts qui m'ont aidé à réaliser des projets tels aider les enfants de Neema maintenant orphelins, de forage de puits dans un village massaï, d'autres personnes atteintes du SIDA et d'autres enfants orphelins de parents victimes du SIDA... J'ai reçu un groupe de 21 adolescents québécois accompagnés de leur 4 professeurs accompagnateurs pour un voyage humanitaire de trois semaines.

Bref, beaucoup de joies et beaucoup de peines.

Ce que je peux dire assurément c'est que la vie missionnaire n'est pas facile mais, elle est extra ordinaire.

Tant d'histoires vécues, d'émotions fortes et contradictoires en si peu de temps. Et dire que je me demande parfois pourquoi je me sens un peu de travers!

Si seulement vous saviez tout ce que je vis...


2013-11-16

Il y a tant de choses...

Ce n'est tellement pas mon genre de tenir un journal, et pourtant, il y tant de choses que j'aimerais dire! Il y en a peut-être trop! Ça me pèse d'écrire. J'aimerais avoir quelqu'un à qui dicter ce que j'ai à dire et à raconter, on pourrait écrire un livre tellement il y en a... Mais bon, j'essaye encore.

Je viens de relire mon dernier post ici bas, et, wow... Que je pense donc encore pareil. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de l'exprimer à tout mon groupe missionnaire lors d'une retraite que l'on a fait en juillet dernier. Depuis, je crois que les choses ont changé pour moi. Enfin, eux envers moi. Je crois que je projette une image d'assurance et de confiance en soi qui ne m'aide pas toujours en mission. D'être capable de parler et de montrer sa vulnérabilité, quand c'est le bon moment, ne peut qu'apporter de la sympathie et de la compréhension de la part d'autrui. Et ça, ça fait du bien.

Cette première année de mission n'a pas toujours été facile pour moi, mais, quelle expérience de vie!

Je suis maintenant seule dans mon appartement. Flora nous a quitté après que la SMÉ au Kenya lui ait demandé d'approfondir ses démarches de ''connaissance de soi'', et, Monica, avec j'étais depuis deux ans, nous a également quitté la semaine dernière, pour raisons de santé.

En septembre dernier, j'ai ENFIN lâché-prise concernant les frustrations, les attentes et les déceptions qui s'accumulaient depuis les derniers mois. Je n'ai demandé qu'une seule chose: ''Mon Dieu, je veux seulement me sentir bien!'' Et voilà que tout s'est mis à bien aller. QUE des bonnes nouvelles depuis... Les choses se règlent d'elles-mêmes... Les projets se pointent à l'horizon... L'aide me tombe du Ciel comme par miracle... Oui, vraiment, le lâcher-prise c'est vraiment miraculeux ce que ça peut produire quand on l'expérimente.

Tant qu'on se laisse habiter par le ressentiment, les désirs, les attentes et les émotions destructrices de l'Égo, jamais il n'y a de place pour les beaux cadeaux que la Vie nous envoie qui sont juste là à côté de nous et qui attendent qu'on les accueille.

Je sais cela depuis longtemps pour l'avoir expérimenté plus d'une fois, mais malheureusement, ça ne se fait pas en appuyant sur un bouton de lâcher-prise. C'est comme le pardon, le VRAI pardon. C'est un état d'être... On sent son effet libérateur à l'intérieur de soi. Ça nous fait OUF.... ENFIN....!!!

Tout cela c'est l'abandon encore une fois. C'est d'avoir confiance et de s'en remettre totalement à la Vie.... À l'Univers... À l'Énergie Cosmique, ou Divine... À Dieu.... Appelez-Le comme vous voudrez!

Moi, en ce moment, je me sens bien et en paix avec moi-même. Ça fait 15 mois que je suis en suis en mission et elle est partie du bon pied! Pas facile, mais c'est comme cela pour moi depuis toujours, je ne l'ai jamais facile au début, mais regardez bien la suite....

Merci la Vie...

Merci mon Dieu...


2013-03-19

Un livre ouvert...


Je suis un livre ouvert. J’assume pleinement qui je suis. Oui, je suis hypersensible. Non, je ne suis pas faible pour autant. Oui, j’ai confiance en moi. Non, je ne manque pas d’assurance. J’ose m’exprimer haut et fort. Je sais prendre partie. Je défends la justice et l’égalité. Je ne me sens ni inférieure ni supérieure à quiconque en ce bas monde, peu importe le statu social. Oui, j’ai une forte personnalité. Non, je ne suis pas gênée. Est-ce que cela plaît à tous? Non, je peux vous l’assurer.

Nous passons notre vie à forger notre personnalité. On se fait dire qu’il est bon de s’exprimer, de partager ses sentiments, d’apprendre à se connaître soi-même, de ‘’travailler sur soi’’. Dans nos pays occidentaux, à chaque petit malheur vaut sa dose de psychologie. Suis-je en position de juger cela? Certainement pas.

Ma mère a travaillé pendant plus de trente ans dans un hôpital psychiatrique. Après la naissance de mon frère, j’avais trois ans et demi, j’ai commencé à être asthmatique. Réaction d’une enfant jalouse qui était habituée à recevoir toute l’attention de ses parents. Bref, j’étais gâtée pourrie! Non pas que mes parents étaient riches, bien au contraire. Mais, je devais désormais apprendre à partager leur amour avec le nouveau-né. Ma maladie était à 75% du temps psychosomatique. Afin d’attirer l’attention de mes parents je me provoquais des crises d’asthmes qui, inévitablement, attirait toute l’attention sur moi.  Naturellement je ne me souviens pas de cela, tout se passait inconsciemment. Je n’exprimais pas mes émotions. Je gardais tout en dedans. Je n’exprimais pas mes peurs, mes craintes, mes peines, mes joies, mon enthousiasme… Je pleurais rarement et m’éclatais rarement de rire. J’étais ‘’pognée’’ en dedans!

J’ai eu la chance d’avoir une mère avertie qui a su référer son enfant aux soins de professionnels. Pendant deux ans, de l’âge de 8 à 10 ans, j’ai consulté une excellente psychologue qui a changée ma vie. Donc, le moins qu’on puisse dire est que très tôt dans ma vie j’ai commencé à me connaître, à m’analyser et à travailler sur moi-même. Depuis, je n’ai jamais cessé.

Je ne saurai jamais assez remercier ma mère d’avoir pris cette décision, car, sans cette étape cruciale de ma vie, j’aurais poussé avec mes ‘’bibittes’’ intérieures, et, je ne serais certainement pas la femme épanouie et émancipée que je suis aujourd’hui.

Maintenant, après avoir fait ma formation missionnaire, plusieurs cours en coopération internationale, ma formation en soins infirmiers, après avoir fait partie de plusieurs comités de travail, et, même ici, dans notre groupe missionnaire, ce que je constate c’est que la plupart des gens sont encore ‘’pognés’’ avec leurs ‘’bibittes’’ d’enfance. Oui, c’est normal. Si on ne fait pas le ménage dès que ça commence à être poussiéreux, la saleté s’accumule…

On leur demande alors de ‘’travailler’’ sur eux-mêmes. De s’exprimer, d’apprendre à avoir confiance en eux, à partager, à oser pleurer, blablabla… Bref, d’apprendre à se connaître plus profondément. Pas facile à faire quand on accumule la poussière depuis 20-30-40 ans!

Je ne juge pas, qui serais-je pour juger? Non, ce qui me heurte c’est que je constate que finalement quand on ose parler on se fait dire de se taire. Oui, c’est un fait, certaines personnes ont besoin d’avoir quelqu’un qui prend parole avant elles afin qu’elles puissent s’exprimer par la suite, sinon, elles ne parleront jamais.

Malheureusement, les personnes confiantes, sures d’elles même et bien dans leur peau, dérangent. Oui, ça dérange. Les Jésus, Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandella, Mère Theresa… Ont dérangé. Est-ce que je pense en faire partie? Oui, effectivement. Attention, jamais je ne n’oserais me comparer à ces personnes que j’admire tant, mais, oui, il n’en reste pas moins que  moi aussi, comme d’autres personnes que je connais, je sens que je dérange.

On se fait dire de parler, mais n’en dit pas trop… N’en dit pas plus que ce que nous voulons entendre. Rit, mais ne rit pas trop fort. Pleure, mais pas trop souvent. Partage, mais pas trop longtemps. Sois toi-même, mais mets-toi des limites.

Désolée, je sais que ce journal risque de paraître négatif, mais c’est mon exutoire. Oui, je sais, il est ouvert au monde entier sans aucune censure, mais, je vous l’ai dit, je suis un livre ouvert.

À bientôt,

Moi


2013-02-15
Il y a trop longtemps que je n’ai pas écrit dans mon journal, mais, je ne suis vraiment pas une personne assidue pour ce qui est de ce genre de choses. Déjà que j’arrive à tenir ma page facebook Mission Boomerang ainsi que mon blog à jour, est un exploit de ma part! Pourtant, j’ai tant de choses à dire…
Tout d’abord, si je regarde mes dernières écritures dans ce journal je me rends compte que le commencement de ma mission fut, le moins qu’on puisse dire, émotionnellement parlant, assez ambivalente!
L’excitation d’être ENFIN en pays de mission (plus particulièrement en Afrique noire), la joie ressentie de l’approche du but de ma vie, la satisfaction d’avoir écouté cet Appel qui me tenaillait inlassablement, le désir d’accomplissement via le Don de Soi, le besoin d’épanouissement personnel, l’incroyable sentiment réconfortant de sécurité, d’appui, de chaleur et de support de la part du groupe … mélangé à l’attente, l’impatience, l’apprentissage d’une langue totalement étrangère, la nouveauté de la vie communautaire, le respect des règles de la hiérarchie d’une société missionnaire religieuse, la restriction de cette liberté et cette indépendance si difficilement acquises et précieuses chez-nous… Le sentiment d’être près du but attendu pendant de si longues années et tant de sacrifices mais, de devoir ENCORE être PATIENTE et ATTENDRE et TOUJOURS NE PAS SAVOIR! Tout cela en même temps!
Je dois avouer qu’avec le recul, de quelques six mois à peine, ce ne fut pas toujours clair dans mon for intérieur que je pourrais continuer ma mission et ÊTRE missionnaire, ce que je n’avais vraiment pas l’impression d’être, depuis les cinq derniers mois. Malgré le fait que j’appréciais et réalisais l’immense bonheur d’être en pays de mission là où j’ai toujours désiré être, j’étais dans la tourmente. Plein de questions ne cessaient de me hanter : Qu’est-ce que je suis venue faire ici? Il y a tant de misère et de pauvreté! C’est sûr que je ne vais rien changer! Ça je le savais, mais de le constater, c’est vraiment pénible… Vais-je être en mesure de surmonter mon besoin d’indépendance et me conformer aux règles de la communauté religieuse dont je fais partie? Vais-je être en mesure de rester moi-même parmi mon groupe missionnaire? Je ne veux pas changer! Être meilleure oui, mais pas me transformer en quelqu’un d’autre! Je veux continuer d’être une personne légère, enjouée, fêtarde, ricaneuse, fofolle, jeune de coeur, simple, américaine et libre! Tant de questions… Et ce n’est qu’un échantillon. Je savais que cette étape était normale, mais de la vivre est une autre histoire.
Je me rends compte que je vis, depuis le tout début de ma formation missionnaire, toutes les étapes EXACTEMENT comme elles sont supposées arriver. Cela me fait bien rire car je les connais d’avance! Mais, lorsqu’elles se présentent je ne peux m’empêcher de les vivre à 100%. Bon, c’est probablement une bonne chose, encore une fois je sais… Ce qui est bien c’est que toutes les formations que j’ai reçues depuis 7 ans font de moi une personne avertie. Je sais ce que je traverse et je sais que cela est normal. À moi de tenir le coup, de partager mes sentiments, de me souvenir des enseignements et des précieux témoignages reçus de tous ces missionnaires laïques et religieux, jeunes et moins jeunes.
Ce qui me heurte, à chaque fois, et cela depuis le début de ma formation missionnaire, c’est lorsqu’on me parle de ma foi, que l’on semble en douter ou que l’on me questionne sur ‘’ma vie de prière’’ ou encore que l’on me parle d’approfondissement de ma foi. Je me dis que si seulement ils avaient une petite idée à quel point je me sens en constant état de grâce! S’ils savaient comment je me sens, en grande majorité du temps, totalement ‘’connectée à la Vie, à l’Amour (Dieu)’’, jamais ils n’oseraient me questionner sur ma foi ou en douteraient. Je me dis que s’ils pouvaient entrer dans mon cœur, lire mes pensées, voir réellement qui je suis, d’où je viens et tout ce que j’ai sacrifié pour être ici parmi eux, plus jamais on ne me questionnerait sur ce sujet.
Je conçois que certaines personnes aient le besoin de prier en groupe selon un certain stantard… D’adorer, de réciter des prières, des psaumes et des chants… Mais, en tant que pure laïque nord-américaine de la génération ‘’X’’ non pratiquante, cela n’est pas mon cas! Pourtant, ma spiritualité et ma foi ne sont pas moins profondes pour autant. Mes besoins ne sont pas les mêmes, voilà tout. Je n’ai pas eu la même éducation, le même parcours de vie, et, je suis d’une autre génération. Comment leur faire comprendre que ma Foi est si profonde que j’ai tout laissé, à 40 ans, ce que j’ai péniblement acquis dans la vie, pour suivre les traces de Jésus. Comment leur faire comprendre que j’admire tellement sa Parole que j’ai renoncé à mes biens et ma sécurité si valorisés dans mon pays. Comment leur faire comprendre que je crois tellement en Dieu que je suis certaine à 100% que je ne manquerai jamais de rien, même si moi, je ne suis pas membre de leur société, donc ''sécurisée'' pour le reste de mes jours… que JE SAIS que j’aurai toujours mon pain quotidien et que JAMAIS je ne manquerai de rien. N’est-ce pas là la plus grande preuve de foi que Jésus ait demandé? Comment leur faire comprendre….

Bien que je me sois, depuis quelques années, réconciliée avec l’Église, il n’en reste pas moins que j’aie encore probablement plus de désaccords que d’approbations envers celle-ci, mais, mon point d’attache est Celui qui fut la raison de sa fondation, Jésus. C’est pendant ma formation missionnaire avec Suzanne Dionne que je l’ai réalisé, juste comme j’étais sur le point de tout abandonner. Et me voici pourtant missionnaire laïque en Afrique!
Un jour, lors d’une visite dans un village maasai retiré, j’ai demandé au père Magella Coulombe qu’est-ce qu’il pensait que les maasais pouvaient bien comprendre à ses messes? Il me répondit qu’ils ne comprenaient certainement pas tout le sens, mais que chaque être humain a le désir en lui d’un rapprochement avec Dieu. Que nous avions tous ce désir de comprendre le Grand Mystère de la Vie et que juste de pouvoir se rassembler et s’unir, eux et nous, avec Lui, en écoutant la belle Parole de Jésus, qui prône l’unité, la fraternité et l’égalité… c’était déjà beaucoup. Wow… Vous dire comme j’ai aimé sa réflexion.
Je suis certainement le meilleur témoin que l’on ne puisse trouver d’une missionnaire provenant d’une famille quasi totalement non pratiquante qui est devenue missionnaire laïque sans pour autant s’être déconnectée de son ancienne vie. Je n’ai pas fait un 360 degré pour quitter mon ancienne vie d’épicurienne afin de vivre une vie ‘’sainte’’. Non! Je tiens à rester cette épicurienne qui profite de toute la chance du monde qu’elle a reçue de naître dans ce merveilleux pays libre qu’est le Canada, d’être venue au monde dans une famille formidable, entourée d’amour!!! C’est justement parce que que j’en ai toujours été pleinement consciente et reconnaissante qui a fait que j’ai eu le besoin de partager ma chance avec les moins bien nantis que moi. Déjà, depuis que je suis devenue missionnaire, j’ai eu à témoigner à plusieurs reprises, de ma décision de vie, et, à chaque fois, je me fais un plaisir d’expliquer mon parcours, mes sentiments et mes états d’âmes. La Société des Missions Étrangères m’inspire l’ouverture d’esprit, le changement, le renouveau de l’Église… Si ce n’avait été de leur mentalité libéraliste et d’ouverture d’esprit, jamais je n’aurais pu m’associer avec eux. Je suis littéralement tombée en amour avec eux… Je dois avouer toutefois qu’il ne m’est pas toujours facile de ‘’dealer’’ avec le fait qu’ils viennent, comment dire? D’une autre génération…. Tout simplement.

Maintenant, pour revenir à ce que je disais au tout début, oui, depuis six mois, j’ai eu des périodes de questionnement, qui reviendront sûrement. Mais, aujourd’hui, je peux dire que je suis plus heureuse que je ne l’ai été depuis bien longtemps dans ma vie. Je sens que je suis enfin arrivée à destination.
Il y a plus ou moins dix ans de cela, j’ai vécu une expérience unique où ma conscience s’est élevée et ouverte à la Vie… Et, je L’ai remercié en disant que si je mourais demain matin, qu’au moins j’allais mourir Consciente… j’étais prête… Aujourd’hui, je remercie LA VIE de m’avoir donné la force et le courage de me rendre là où je suis et d’avoir finalement écouté mon Appel car, si je meurs dans la minute qui suit, j’aurai au moins la satisfaction non seulement d’avoir été Consciente, mais aussi d’avoir touché au sens de ma Vie… Et, j’ai encore tant à faire concernant l’accomplissement et la réalisation…
Le père Gilles m’a présenté, il y a un mois à peine, à un membre de l’APHIA, qui veut dire santé ici, et, je me suis fait des ami(e)s, dont, notamment, Tito, une femme maasai du même âge que moi qui restera certainement mon amie à jamais… je le sens. C’est grâce à elle ainsi qu’à Elizabeth, que j’ai commencé à visiter des familles extrêmement démunies, pauvres et dans le besoin, sans aucun recours… C’est là que tout a commencé à basculer pour moi. J’ai décidé de commencer à aider ces deux familles. Depuis, je suis très occupée et j’ADORE tout le temps que je passe avec ces personnes!Elles ont d’énormes besoins; santé, hygiène, alimentation, éducation, support affectif, amour… Ça y est, je commence à me sentir ‘’missionnaire’’ dans ‘’l’ÊTRE’’ et le’’FAIRE’’.Ce n’est que le début et cela me comble de joie, déjà… Je ne suis pas certaine que je fais les choses de la bonne manière, mais je me fie à mon cœur… Je ferai certainement plusieurs erreurs, je les vois déjà venir, mais là aussi je sais que c’est une part de la mission, d’être un être humain…. Mais merci la Vie d’avoir répondu à mes prières… Il était temps qu’il se passe quelque chose qui me fasse sentir utile ici. Maintenant, il ne me reste qu’à espérer qu’un jour ces gens m’apprécieront pour ce que je suis et non seulement pour ce que je fais pour elles, car, tout ce que je fais pour elles, c’est grâce à l’aide que je reçois de mon réseau de soutien au Québec, de ma famille et de mes ami(e)s. Je promets de travailler très fort à ce que tout cela se sache et soit prolifique pour tout le monde… Ici et là-bas…
Si seulement les maasai que je visite savaient à quel point ils m’impressionnent et à quel point je me sens privilégiée d’être parmi eux… Si seulement les pauvres pouvaient ressentir comment je me sens d’être ici avec eux présentement, s’ils pouvaient ressentir comme je me sens petite, sans expérience, impuissante et démunie… Si seulement ils savaient comme je les aime et comme ils me font du bien de me laisser les aimer et de me laisser les aider. Si seulement ils savaient que je leur suis probablement encore plus reconnaissante qu’ils ne peuvent l’être envers moi… Si seulement vous saviez à quel point j’apprécie la chance que vous me donnez de pouvoir accomplir ce que je fais pour ces personnes en offrant votre confiance en moi et en donnant vos sous…
Si seulement ils savaient…
Si seulement vous saviez…
Merci à eux… Merci à vous… Merci la Vie… Merci…
Moi xxx

2012-12-29

Ça y est, Noël est déjà passé, dans quelques jour nous commencerons la Nouvelle Année.

Parfois je me demande si j'ai l'impression que le temps passe vite ou lentement. C'est un sentiment étrange qui m'habite. Si je pense qu'on est déjà rendu en 2013, je me dis: ''Wow... que ça passe vite!'' Quatre mois déjà que je suis au Kenya et mon niveau de kiswahili n'est vraiment pas avancé... Aucun projet de commencé ni même en vu pour le moment... J'ai des idées plein la tête mais pas de moyens et pas de concret...

Il est assuré que ça va prendre au moin une année complète avant que je commence à savoir où je m'en vais par rapport à ma mission, où je me dirige, où tout cela me mènera... En fait, je trouve que le temps passe rapidement mais que les choses évoluent lentement. Normal me direz-vous! Je sais tout cela, mais ici, j'exprime ouvertement ce que je ressens et pour l'instant c'est comme ça!

Il y a tellement d'années que j'avance dans l'insécurité aussi, que j'avance en abandonnant, à chaque pas, quelque chose qui me tenait à coeur... cela est sans nul doute la preuve de ma foi. Il faut vraiment avoir totalement confiance en la Vie... en l'Univers... en Dieu.... pour abandonner la richesse au profit de la pauvreté.

Je commence à recevoir des emails et lettres d'hommage et d'admiration envers mon choix de vie. Moi qui pourtant, admire tant de gens pour ce qu'ils font depuis tant d'années. Moi qui me sens si petite, inutile, inactive et impuissante, depuis que suis arrivée en terre de mission...

C'est vraiment bizarre de constater que, bien que les rôles soient maintenant inversés, c'est-à-dire que c'est moi qui suis en pays de mission... ''missionnaire''... en Afrique... que je puisse péniblement m'attribuer toutes les qualités et les hommages que me désignent maintenant les gens.

Sans aucune prétention, je dois dire que depuis que je suis arrivée à Namanga j'ai l'impression d'être une ''star''! Tout le monde me ragarde dans la rue quand je passe. On me salue... me serre la main... les enfants se regroupent autour de moi et m'accompagnent en me tenant la main... Parfois, si les gens ne me saluent pas, je vois qu'ils me regardent et n'attendent qu'une salutation de ma part pour enfin me parler... On m'invite à souper chez-eux... à me joindre à leur repas... à m'apprendre à cuisiner leurs mets... On me propose même parfois de me donner leurs enfants afin de m'en occuper et de leur donner une éducation, car, je suis missionnaire!!!

On m'appelle ''mzungu'', ce qui signifie ''la blanche'' (européenne). Et, je m'efforce de leur dire que mon nom est SONIA ou Naserian en kimasai et non pas mzungu. Honnêtement, je n'ai AUCUNE idée pourquoi les enfants se jettent sur moi lorsqu'ils me voient! Ok, quand ils sont plus grands ils ont la notion de l'argent, mais, les tous petits... Je ne sais pas...

Est-ce que j'aime être ici? Oui, malgré la chaleur, malgré le fait que nous sommes ''pionnières'' en tant que femmes missionnaires laïques ici au Kenya avec la SMÉ, Monica et moi et que cela demande beaucoup d'ajustement et d'adaptation avec les pères missionnaires habitués aux étudiants séminaristes et futurs canditats à la prêtrise. Malgré le fait que les choses avancent LENTEMENT... malgré le fait que je sois vraiment très éloignée de ma vie de célibataire TOTALEMENT LIBRE... Malgré le fait que je ne puisse pas m'habiller comme je veux, que je doive fumer ma cigarette en cachette, prendre ma bière en cachette... oui, je suis heureuse d'être ici! Je l'ai toujours souhaité. Je l'ai demandé. Je l'ai reçu et, je suis reconnaissante.

Mais, est-ce facile de passer par toutes les étapes d'adaptation? Non, je dois avouer que ce n'est pas si facile mais, ce n'est pas la fin du monde!

Maintenant, en quoi est-ce que cela est difficile? C'est une autre histoire...

Tout ce que je peux dire c'est que d'aimer et de recevoir tout cet Amour en retour est le plus beau cadeau qu'on puisse recevoir...


En espérant que je serai plus assidue à mon journal car, j'ai tellement de choses à dire...


À bientôt...


2012-10-09

Je suis arrivée au Kenya il n'y a que six semaines à peine et, déjà, je me suis fait voler et j'ai contracté des parasites via l'eau ou la nourriture!

Pourtant, je n'ai jamais voyagé dans un environnement tant sécurisé et je ne me suis jamais sentie tant protégée et entourée que depuis que je suis ici. Alors, où est le problème?

Le fait d'être prise en charge par un groupe génère un agréable sentiment de sécurité, auquel je ne suis pas habituée. Je n'ai en fait, à me soucier de rien. On m'attendait en taxi à l'aéroport. On m'a trouvé un endroit très confortable et hyper sécurisé où vivre. On m'a inscrite à l'école de langue. On m'a assurée. On prépare aussi, sans doute, le prochain endroit où j'irai habiter après mes cours de langue. On planifie peut-être mes vacances de Noël! On me met en garde: ne marche pas seule dans la rue c'est dangereux, ne prend pas les matatu ils sont voleurs, ne va pas au centre-ville toute seule c'est dangereux, ne va pas à Kibera toute seule c'est beaucoup trop dangereux, ne sort pas le soir, ne porte pas tes boucles d'oreilles en bois, ne prend pas de sac-à-main, n'amène pas ta caméra, ton cellulaire, ton argent... mais garde-toi juste un peu d'argent au cas où on t'attaquerait dans la rue! Ne mange pas ceci, ne fais pas cela, etc...etc...etc...

Cette chaleur, ce paternalisme et toute cette protection ont un aspect très réconfortant pour quelqu'un comme moi qui, à 40 ans, ai tout vendu, donné et laissé ce que je possédais pour enfin suivre cet Appel missionnaire qui se manifestait depuis tant d'années et que je repoussais sans cesse.

Oui, mais...

Moi qui suis partie vivre à Toronto, toute seule, à l'âge de 18 ans, pour apprendre l'anglais. Moi qui ai voyagé pendant des mois au Mexique et en Amérique centrale, seule, sac-à-dos, traversant les frontières avec tous mes papiers, mon argent, mes appareils électroniques (caméra photo, vidéo, ordi...). Moi qui m'enorgueillissais d'avoir toujours mangé la nourriture des petits restaurants le long des routes sans jamais être malade. Moi qui ai dormi dans des auberges de jeunesse, des motel à prix modique, qui me suis parfois retrouvé dans des situations pas toujours très sécuritaires, dans des pays considérés comme potentiellement dangereux pour les touristes (pire encore donc pour une femme seule voyageant sac-à-dos...). Moi qui ai réussi à passer huit mois en Floride alors que je n'avais seulement que 7 dollars US en poche à mon départ, que ma cousine Caroline m'avait donné juste avant de partir! Moi qui ai toujours eu confiance en moi. Moi qui, bien que j'ai ''pratiquement'' toujours fait preuve d'une certaine prudence, étais dotée d'une témérité utile, pour la femme aventurière voyageuse sac-à-dos que je suis. Moi qui ai eu une maison, une auto, des cartes de crédit, des comptes à payer... toujours SEULE! Moi qui me suis fait vivre, qui ai toujours subvenu à mes besoins depuis que je suis adulte, qui ai travaillé pendant des mois au Nunavut avec les inuits dans un domaine qui m'était totalement inconnu, qui ai payé mes voyages, vécu mes aventures... Je me retrouve ici à Nairobi depuis maintenant un mois et demi et je n'ai pas encore visité le centre-ville. Je n'ose pas prendre l'autobus seule, aller marcher dans la rue, aller dans Kibera. Je n'ose pas prendre photos, apporter mon cellulaire avec moi, ni même mettre mes boucles d'oreilles en bois! Je ne peux pas aller très loin ni faire quoi que ce soit car je ne peux pas avoir de sac-à-main, ni argent, ni d'appareil photo, ni rien.......

Donc, je vais à l'école, je reste bien barricadée dans notre jolie maison des Mill Hill et j'attends qu'on me fasse une invitation à sortir en communauté, toujours accompagnée de quelques pères, frères ou amis...

Non, je ne peux pas dire que je sois réellement moi-même pour l'instant, je me sens trop protégée et je n'ose plus bouger de peur que quelque chose m'arrive et qu'on me dise: ''Je te l'avais dit!''

Et, malgré tout cela, malgré toute cette surprotection, j'ai trouvé le moyen de me faire voler et d'être malade! Dire qu'il ne m'ait jamais rien arrivé au cours de toutes mes aventures solitaires...

Je ne comprends pas. Est-ce le fait de ne pas être laissée à moi-même? Suis-je trop bien entourée, couvée, paternée par mes amis, exclusivement masculin, de la Société? Est-ce que je me fie plus sur les autres que sur moi-même, comme je l'ai toujours fait?

Moi qui ai toujours été si indépendante, je me rends compte aujourd'hui que je me sens présentement très dépendante et, peut-être que cette sécurité et cette protection apportée par l'aspect de la vie communautaire m'apporte plus d'insécurité finalement. Il est agréable de se sentir portée par plus grand que soi, par un groupe, par une communauté, une société, mais, une sorte de vertige m'envahit lorsque j'essaie de me retrouver dans tout cela. Où suis-je? Qui suis-je? Où vais-je? Plus rien ne m'appartient...

Il est évident que je devrai trouver ma place à moi, trouver un travail qui me ressemble, me passionne, dans lequel j'aurai des responsabilités et beaucoup d'autonomie. Oui, je devrai apprendre à être moi à part entière tout en faisant partie d'un groupe.

Bon, disons que concernant les petits événements du début, je vais prendre cela comme une initiation au pays de mission. Ça va... Maintenant j'ai envie d'être un peu plus moi-même.

À suivre...


2012-09-26

Wow... Je ne m'y attendais vraiment pas!

La semaine dernière Claude est venu faire une petite visite rapide à la maison des Mill Hill où nous habitons Monica et moi. Je lui ai demandé en blaguant en quel honneur il venait nous visiter si tôt le matin! Il me dit que c'était pour me voir, en me tendant une épaisse enveloppe avec mon nom écrit dessus: ''C'est de la part de tous.'' Quoi!?!

Il y avait à l'intérieur une carte avec plein de billets! De gentils mots dans la carte me disent que ce montant d'argent m'est remis de la part de tous, espérant amoindrir la perte du sac-à-main que je me suis fait voler la semaine précédante...

Ouf... Ils sont vraiment trop gentils! Des larmes coulaient sur les billets à mesure que je les comptais et, Monica qui n'est pas très affectueuse de nature, mais tellement contente pour moi, me serrait dans ses bras en souriant...

Pourtant, je n'ai pas fait d'histoire avec cet incident, que je me disais! Je ne me suis pas plainte! Je leur ai même dit qu'il fallait penser à autre chose car, oui, ça me choque mais, je ne me suis pas fait attaquer, ni blesser, ni menacer... et, il y a plein de gens qui meurent de faim chaque jour... alors...

Mais, je dois avouer sincèrement que ça me faisait royalement chier de m'être fait voler tout d'abord ce sac-à-main que j'ADORAIS avec à l'intérieur mon appareil photo et mes lunettes fumées AJUSTÉES!

Je n'ai pas fait de drame avec ça, ce n'était que du matériel... mais, le geste qu'ils ont fait est quand-même venu faire un gros baume sur ma frustration, que je minimisais consciemment afin d'éviter de tomber dans la facilité de la colère et de l'apitoiement. Cela ne donne absolument rien si ce n'est que de se sentir encore plus mal... Je me sens toujours mieux lorsque je prend les choses du bon côté!

J'ai donc pu me racheter un nouveau téléphone cellulaire et un nouvel appareil photo encore mieux que celui que j'avais avant!

Lorsque je les ai remercié, ils m'ont dit que c'était normal! Que nous sommes une communauté!

C'est réellement un beau sentiment de savoir et sentir qu'on a des gens autour de soi sur qui on peut réellement compter, surtout quand on est loin de chez-soi...

Oui, ils sont des coeurs sur deux pattes!

Merci à eux. Merci la SMÉ.

Merci la Vie!


2012-09-12

Alors, qu'est-ce que j'ai à dire aujourd'hui? Tout d'adord, les cours de Kiswahili avancent bien. Il me semble que ça ne va pas vite, mais si je compare mes connaissances aujourd'hui, seulement deux semaines après le début des cours et seulement six heures par semaine, avec ce que je connaissais de cette langue avant de partir du Québec, on peut dire que c'est encourageant! :-)

Pour ce qui est de me sentir ''missionnaire'' c'est autre chose... Ici à la maison des Mill Hill, où j'habite, les gens qui nous demandent ce que nous allons faire comme travail Monica et moi, sont tous surpris lorsqu'on leur répond que nous ne savons pas encore. On leur explique que nous devons commencer par apprendre la langue, connaître le pays, les gens, se faire connaître, s'adapter et tout le tralala... Mais, ils continuent de trouver ça étrange. ''Nous, quand on envoie des missionaires, c'est qu'un travail spécifique les attend en arrivant'' nous disent les missionaires des Mill Hill. On ne parlera pas de ceux qui viennent pour travailler avec un NGO. Imaginez!

Je les comprends les pauvres, même moi ça me fait bizarre quand j'y pense! Qu'est-ce que je vais faire ici? Pour l'instant, je n'ai pas l'impression d'être missionnaire. Je me sens un peu comme quand je suis partie en voyage pendant près de six mois en Amérique centrale. Je savais que j'avais du temps devant moi, j'ai étudié l'espagnol au Guatemala et j'habitais avec une famille guatemaltèque... Je ne réalise pas encore que je serai ici quatre ans. J'ai envie d'apprendre la langue plus rapidement que ce que je fais en ce moment... J'ai le goût de tout voir tout de suite... De visiter... Comme si j'allais partir dans quelques mois. Mais, je me répète souvent: polepole (doucement), tu es ici pour un bon moment. En plus, les gars ici ne viennent pas d'arriver eux! Ils ont déjà vu tout ce que moi j'ai si hâte de voir. Polepole... Je n'ai pas fini de le dire!

Aussi, je me demandais si j'allais l'écrire sur mon blog, mais comme c'est mon journal... Je me suis déjà fait voler maudit! Un petit souper au resto d'un centre d'achat, avec Monica et Renato, un endroit bien où il n'y avait pas beaucoup de monde... Je mets ma sacoche sur le petit muret juste à côté de moi et, la première chose que je m'apperçois avant de partir c'est qu'elle n'était plus là! Merde... On n'a rien vu, ils ont bien fait ça, le beau p'tit couple, bien vêtu, venu s'asseoir juste derrière moi. Le plus choquant, c'est juste avant de partir j'hésitais à mettre mon appareil photo et mes lunettes de soleil ajustées dans mon sac, et je les ai mis. :-( Donc, ça me prend un nouveau téléphone, un nouvel appareil photo et de nouvelles lunettes de soleil. Et vive les dépenses!!! C'était mon beau sac en tissus recylé en plus, mais bon... Il y des gens qui meurent de faim chaques minutes, on ne fera un plat de quelques bidules de plastique!

Finalement, je me sens peut-être plus missionnaire que ce que je croyais! ;-)


2012-09-04

Bon, il y a exactement une semaine aujourd'hui que je suis arrivée à Nairobi.

On m'avait parlé de l'odeur de l'Afrique. Premièrement, l'Afrique est un immense continent, plusieurs personnes semblent l'oublier. Même les gens que je côtoie ici chaque jour à la maison des missionnaires des Mill Hill! Quand on me demande si je suis déjà venue en Afrique et que je leur réponds que j'ai été en Egypte l'an passé, je dois toujours justifier ma réponse en leur rappelant que c'est peut-être l'Afrique du nord mais que c'est quand-même en Afrique! Non, je n'étais jamais venue en Afrique noire vous voulez dire! Non, je n'étais jamais venue en Afrique de l'est...
Donc, ce que j'ai trouvé de plus beau depuis que suis arrivée c'est le paysage que je pouvais voir par le hublot de l'avion, autour de l'aéroport, juste avant d'atterrir. Puis-je appeler ça la savane? Je ne sais pas, car je n'ai pas encore été dans la savane mais, les arbres en parasols comme dans les documentaires et sur les photos de paysages ''d'Afrique'', comme ces images qu'on a en tête quand on parle de l'Afrique, me faisait penser à la savane... Naturellement, ce doit être mille fois plus beau à la campagne que ce qu'il peut y avoir autour d'un aéroport international tout près d'une ville comme Nairobi!
Nous sommes arrivées très tôt le matin Monica et moi, et, en sortant de l'avion il est vrai qu'il y avait une bonne odeur de terre mouillée, parfumée d'herbes et de fleurs, une odeur que je ne suis pas habituée de sentir. Toutefois, l'odeur du kérosène, des avions et de la ville a vite fait de camoufler la première. À Nairobi ça sent juste la ville, la pollution.
Ensuite, depuis notre arrivée, nous ne sommes restées seulement qu'à Nairobi. Nous n'avons pas encore visité la campagne. En ce qui me concerne, toute les métropoles ou mégavilles que j'ai vues dans ma vie se ressemblent: trop de monde, trop de véhicules, trop de trafic, trop de pollution, trop de bruit, trop de crimes, trop de pauvreté... trop, trop, trop...
Ici, je peux comparer plein de choses avec les grandes villes du Mexique, d'Amérique centrale et d'Egypte que j'ai eu la chance de visiter.

- La pauvreté extrême a comme voisine la richesse extrême...
- Il y a des déchets partout, des bidonvilles, des drogués et des alcooliques à profusion...
- Pratiquement aucun feux de circulation ou panneaux de signalisation, c'est l'anarchie totale...
- Dès que le soleil se couche vers 18h30, on doit rentrer dans nos maisons car noirceur = danger...
- On trouve de tout! Il y de grands magasins avec toutes les marques connues et c'est cher...
- La corruption est reine! Elle mène le pays, du gouvernement jusqu'aux policiers dans la rue.
- Et blablabla...
Je ne me sens pas encore dépaysée si je compare avec ce que j'ai vu souvent déjà. Nairobi est la capitale d'un pays en développement. Je vois exactement ce que je m'attendais à voir.
Mais, ce que j'ai vu dimanche passé quand j'ai été à la messe dans le bidonville de Kibera, en plein coeur de Nairobi, ça, je ne l'avais jamais vu. Ça, ça m'a dépaysée... Je reviendrai avec Kibera, elle mérite que je m'y attarde plus longuement.
Les gens, je ne peux pas encore dire, car encore une fois on est en ville et en ville on trouve de tout; des gentils, des timides, des méchants, des voleurs, des méfiants... Et, je ne suis arrivée que depuis une semaine... qui suis-je pour parler des gens alors que je ne les connais même pas! Ce que je peux dire c'est que jusqu'à présent ceux que j'ai vus étaient gentils et souriants.
J'ai hâte de voir la campagne, c'est là que je verrai le vrai visage des kenyans et la personnalité de leur beau pays.
Mais bon, polepole!

2 commentaires:


  1. Bonsoir Sonia!
    Je viens de tout lire ce que tu as écrit! Félicitations! Tu décris bien ce que tu vois et ce que tu vis! Tu t'abstiens aussi de juger trop vite! C'est très bien. Je me souviens qu'on disait aux jeunes missionnaires: "Attendez au moins trois mois avant de juger et de parler!"... C'est sage de te donner du temps pour juger... Je reconnais bien des expériences que j'ai vécues dans ce que tu racontes. J'ai appris la langue locale par moi-même! Je n'ai pas trouvé cela facile mais "polepole" (nous, on disait "mporampora") (tranquillement pas vite!) le vocabulaire a été mémorisé et j'ai pu commencer à écrire de petits textes que je lisais le dimanche en guise d'homélie! Si tu a des enfants tout près, parles avec eux, ce sont les meilleurs enseignants pour la langue!
    Je viens de m'inscrire pour aller au "souper bénéfice" à ton profit le 24 novembre!
    Au plaisir d'avoir de tes nouvelles!
    Bon courage dans l'apprentissage de la langue Swahili!
    Je serai heureux d'avoir de tes nouvelles!
    Asante sana!
    Guy Larouche

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    1. Bonjour Guy!

      C'est l'fun de recevoir des commentaires une fois de temps-en-temps, ça encourage à continuer d'écrire! D'ailleurs,j'ai du nouveau qui s'en vient! Quand j'aurai un peu de temps libre et un peu d'inspiration, je me mettrai au travail. Cette semaine sans doute.

      À suivre....

      J'espère que vous passerez une bonne soirée au souper bénéfice.

      Merci pour tout!!!

      Sonia xxx

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