''Je donne et je reçois''


''Je donne et je reçois''

L’Appel de la rencontre de l’Autre remonte à l’époque où on avait, les dimanches après-midi, des émissions de l’Unicef et Vision Mondiale. Je n’avais que 8-9 ans. Je pouvais passer des heures à regarder ces émissions attentivement, et, mon p’tit cœur d’enfant souhaitait juste être là, avec eux… Être avec. Voilà pourquoi je souhaite, du plus profond de mon cœur, devenir missionnaire laïque. La mission pour moi c’est un pont. Les missionnaires sont des constructeurs de ponts d’Amour entre différents pays, différentes cultures, religions, coutumes et valeurs…

C’est mon pays, ma province, ma région, ma famille, mes amis(es), ma culture, ma langue, et, les valeurs de l’Évangile qui rempliront mes valises. Aussi, à chaque fois, c’est enrichie de la culture et des valeurs de l’Autre que je reviendrai ici, chez-moi, partager mes richesses avec vous…

D'où le nom de ''Mission Boomerang''


2013-01-23

Neema, le commencement...

La semaine dernière le père Gilles (pmé), m’a offert et demandé si cela pouvait m’intéresser de visiter des familles dont l’un des membres est atteint du SIDA. Bien sûr! C’est donc en allant rencontrer la secrétaire de l’école de la paroisse Saint-Paul, où les pmé de Namanga habitent, que j’allais rencontrer Elizabeth qui travaille bénévolement, comme seize autres membres de la communauté, pour l’APHIA (AIDS, Population and Health Integrated Assistance), sous-projet de USAID. Elle me dit qu’elle avait comme cliente une jeune femme de 18 ans atteinte du SIDA qui ne se portait pas bien ces temps-ci et, que mes visites et mon support pourraient peut-être l’aider… Naturellement, j’acceptai de la visiter. Elle m’a aussi proposée de participer à la réunion de l’APHIA qui devait avoir lieu le jeudi de cette même semaine afin de me présenter à la superviseure ainsi qu’aux autres membres, tous Kenyans, bénévoles de Namanga, dix-sept en tout.
 C’est là que j’ai rencontré Gladys, une femme hyper souriante, positive et sympathique, très impliquée dans la communauté, tant au niveau de l’église qu’au dispensaire, dans les groupes de support ou lors des visites dans les villages maasai retirés hors de Namanga... Tout le monde la connait! Les gens d’ici l’appellent mama Tito. C’est une femme maasai de 42 ans qui a, croyez-moi, un long et lourd vécu… Je vous raconterai son histoire un jour si elle m’y autorise, mais, jamais je n’oserai révéler l’intimité de celle que considère maintenant mon amie. Depuis ma toute première rencontre avec cette femme j’ai eu l’impression que je venais véritablement de me faire une amie maasai exceptionnelle ici au Kenya. Plus j’apprends à la connaître et plus je me rends compte que cette rencontre est une bénédiction. Pour ma mission, mais aussi et surtout pour moi, personnellement, en tant que femme, en tant qu’être humain.  
À la fin du meeting les membres se sont adressés à moi. Ils m’ont dit qu’ils étaient ravie de ma présence parmi eux et, que si j’avais certains contacts ou connections avec une ONG ou fondation qui pourrait procurer de l’aide aux personnes qui vivent dans la pauvreté extrême, qu’ils m’en seraient infiniment reconnaissants. Ils m’ont dit qu’avec l’APHIA ils étaient amenés à côtoyer plusieurs personnes qui vivent dans des conditions misérables mais qu’ils ne pouvaient pas leur venir en aide. L’APHIA ne procure pas les besoins essentiels… En fait, je me demande même qu’elle est l’aide directe que cet ONG procure aux nécessiteux, si ce n’est que du support moral apporté par les membres bénévoles. Je dois continuer d’investiguer…
 
C’est alors que je leur ai dit que j’avais un réseau de soutien au Canada qui me donne des sous pour ma mission ici au Kenya. Je leur ai dit que je pourrais peut-être aider mais que je devais aller voir de mes yeux et visiter les personnes en question moi-même, ce qu’ils ont tout de suite accepté.

Jeudi le 17 janvier 2013, juste après la réunion de l’APHIA, j’accompagais mama Tito qui rendait visite à Neema et sa famille. Pour la première fois depuis que je suis arrivée au Kenya, il y aura cinq mois cette semaine, j’ai eu le sentiment que ma mission venait ‘’officiellement’’ de commencer.
 

Neema, 31 ans, veuve et mère de quatre enfants de 7 à 17 ans. Elle a le SIDA, est alitée depuis trois mois et n'a aucun moyen de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Trop faible pour sortir de son lit, c'est sa grande fille de 10 ans qui doit aller chercher de l'eau (qu'ils paient), faire la cuisine et prendre soin de ses frères et soeurs...
 


Aujourd'hui, Neema a fait de très gros efforts. Sachant que j'allais prendre des photos pour vous, elle s'est levée, lavée, changée, a fait le ménage et est sortie à l'extérieur. Est-ce l'espoir de changer sa situation qui lui a donné un peu d'énergie?  À ses côtés, Gladys (mama Tito) mon amie maasai. 


Voici l'unique pièce où les cinq membres de la famille vivent. Pas d'eau, de toilette ni d'électricité... Non mais, en passant, remarquez la bible sur le coin du lit. Les plus petits dorment parterre dans le coin de la pièce au pied du lit.

Les mouches et autres insectes sont partout, dans le lait, l'eau et la nourriture... Et, en fait, lors de ma première visite il n' y avait aucune nourriture dans la pièce mise à part du sel et du café. La nourriture que vous voyez sur ces photos c'est nous qui lui avons acheté lors de nos dernières visites.

À sa demande, j'ai attendu qu'elle nettoie, ramasse et se lave avant de prendre ces photos. Rien à voir donc avec ma première visite... Sur ces photos, l'état des lieux et d'eux-même est à leur meilleur.

Non, je n'ai pas le coeur à rire... En fait, cesont plutôt les larmes qui me montent aux yeux quand je vais la visiter...

Tout ce qu'elle m'a demandé lorsque je lui ai offert de l'aider est de payer les deux mois de retard pour son loyer pour ne pas se retrouver à la rue avec ses quatre enfants. Ce qui équivaut à 10.00$ canadiens.
Lorsque Neema a vu des larmes sur mes joues elle m'a dit de ne pas pleurer, que Dieu était là. Pensez-vous que cela m'a arrêté de pleurer!?!

Oui Neema, nous allons t'aider...


Toute petite et si vaillante...


 
Deux de ses enfants sont absents sur cette photo. Ils sont cinq à vivre dans ce minuscule abris. Il faut faire quelque chose pour eux... Oui, ma mission commence avec toi Neema...
 

2 commentaires:

  1. Ton article est vraiment intéressant!! On voit bien que tu es à ta place! Tes photos parlent d'elles-même aussi, elles sont superbes en plus!

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