Y mettre les pieds...
Comment passer à côté de Kibera sans y mettre les pieds? Exactement comme on peu passer à côté d'un sans-abris dans les rues de Montréal de New York ou Paris sans même le regarder et y porter attention, comme s'il n'existait pas.
Kibera est l'un des plus gros bidonville d'Afrique. Le deuxième dit-on. Plus ou moins un million d'habitants s'entassent sur 2,5 km² de toits de tôle, de minuscules ruelles de terres, d'égoûts à ciel ouvert, de dépotoires, de cochons et de poulets.
Kibera est immense. C'est une ville dans une ville. C'est une ville d'extême pauvreté en plein coeur de la capitale de Nairobi où l'on retrouve l'extrême richesse. Il y a de tout dans Kibera; églises, épiceries, salons de coiffure, écoles, restaurants, vendeurs de fruits et légumes, terminus d'autobus, cinémas, épiceries, bars... Oui, on y trouve de tout, mais dans quelles conditions et dans quel état?
La majorité des habitants de Nairobi, un tant soit peu comfortables, les expatriés, les touristes et naturellement les riches et les politiciens, même certains missionnaires, ne s'aventurent jamais à mettre les pieds dans Kibera.
Kibera fait peur. Elle donne envie de vomir tellement elle sent mauvais. Elle est dangereuse, laide et misérable. Elle est l'envers du décor du système capitaliste. Elle est son résultat, son produit, sa faute.
Bienque j'aie toujours été consciente de la chance que j'ai eu d'être né au Canada, dans une famille de classe moyenne; malgré le fait que j'aie, je crois, toujours eu cet Appel missionnaire en moi et, que j'aie toujours été consciente de la misère du monde; même si j'ai visionné des centaines de photos et reportages sur les bidonvilles de notre planète; que j'aie voyagé humblement, sac-à-dos, dans plusieurs pauvres pays et que j'aie déjà côtoyé la misère humaine (du moins je le pensais); rien n'est à comparer lorsqu'on y met les pieds.
Et pourtant...
Depuis que je suis à Nairobi, s'il se passe une semaine sans que je mette les pieds dans Kibera, elle me manque. Oui, Kibera est le mirroir de notre réalité. Elle me rapelle constamment toute la chance que j'ai. Elle me rapelle que je dois cesser de surconsommer les biens matériels. Elle me rapelle que je dois arrêter de me plaindre pour tout et pour rien. Elle me rappelle que dois me rendre compte à quel point la Vie est bonne pour moi. Elle me rappelle que je dois partager... Elle me rapelle pourquoi je suis en vie, pourquoi je suis ici...
Merci de me ramener à l'essentiel Kibera.
Moi, je t'aime...
Merci de me ramener à l'essentiel Kibera.
Moi, je t'aime...
coucou Sonia, c'est Véronique! je suis avec ma mère et on regarde ton blog. Je suis revenue au Québec, mais mon esprit est encore au kenya, haha! merci encore pour tout xox
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